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>11e Journées Scientifiques

Les 11èmes Journées Scientifiques du CNFRA se sont déroulées les 28 et 29 mai 2015 dans le cadre prestigieux de la Maison des Océans à Paris et ont réuni une soixantaine de participants, jeunes chercheurs et chercheurs confirmés. 25 communications ont été présentées dont la qualité et la diversité disciplinaire témoignent de la vitalité de la recherche française en milieux polaires.

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Ces journées ont débuté par une session « Sciences Humaines et Sociales » au cours de laquelle, une nouvelle recherche dite « participative » a d’abord été évoquée. Cette recherche qui met en commun les connaissances traditionnelles et scientifiques associe les peuples du Grand Nord dans la réflexion puis dans la gestion de l’impact environnemental et des retombées socio-économiques générés par l’installation d’exploitations minières sur leur territoire. Des points de juridiction liés au Traité Antarctique et limitant les revendications territoriales ont également été rappelés. Un peu d’histoire aussi avec la controverse sociotechnique du premier et dernier réacteur nucléaire jamais employé en Antarctique montrant la valeur stratégique que les Etats Unis ont attaché à l’utilisation de l’énergie nucléaire en régions polaires pendant la guerre froide. Et puis les Hommes qui travaillent en milieux polaires, leur environnement plus ou moins confiné, la sécurité, la gestion des imprévus comme la persistance de la glace de mer en Terre Adélie qui empêche un ravitaillement efficace des bases Dumont D’Urville et Concordia, ou bien encore au cours du raid de 1000 Kms qui achemine vivres, fuel et matériels à la station Concordia.

Les avantages du site Concordia pour les recherches en astronomie ont été présentés. Ils permettent des projets de nouveaux télescopes, visant à mesurer le scintillement des étoiles ou à caractériser les planètes extrasolaires et l’univers primordial.

L’impact du changement climatique sur les milieux polaires a bien sûr fait l’objet de plusieurs communications. L’évaluation actuelle de la couverture de glace, associée à la connaissance des évolutions passées détectées dans les carottes de neige et de glace prélevées à des points clés du continent antarctique, permettent de détecter, surveiller et comprendre l’évolution du climat et du bilan de masse en milieu glaciaire. De même, l’influence de l’Océan austral sur le climat terrestre a été abordée par l’étude de la circulation à grande échelle qui redistribue entre autres, la chaleur, l’eau douce et le carbone. Son rôle dans la régulation du C02 atmosphérique est estimé à partir de carottes marines ou terrestres prélevées dans des lieux stratégiques.

Une rétrospective de 30 années d’océanographie côtière autour de la Terre Adélie et des îles Kerguelen a aussi montré l’évolution de la faune pélagique en tant que bon indicateur des changements climatiques. En revanche, le suivi de la faune et de la flore terrestres dans les Iles subantarctiques met en évidence l’impact de l’installation des bases, source d’introduction d’espèces nouvelles qui modifie les écosystèmes vulnérables de ces îles. Des mesures de protection sont maintenant mises en oeuvre. De la protection à la réintroduction, il n’y a qu’un pas, un programme de réintroduction du renard arctique en Scandinavie a été également présenté.

Les études du comportement animal n’ont pas été oubliées, sélection du bon partenaire chez le manchot ou bien le comportement d’agrégation des éléphants de mer austraux. Une conférence a fait le point sur les nouvelles technologies, robots et RFID (Radio Frequency Identification) qui révolutionnent actuellement le suivi à long terme des populations de manchots en limitant la perturbation des colonies et le stress de l’animal. Une autre nouvelle technologie, celle-ci moléculaire, étudie maintenant l’ADN mitochondrial et son rôle dans la longévité de certaines espèces comme le bivalve Arctica islandica capable de vivre 200 ans en mer du Nord.

La présence des responsables de l’IPEV, Yves Frénot et Pascal Morin a enrichi les discussions sur la faisabilité de certains programmes. Ils ont répondu aux inquiétudes de certains chercheurs qui voient leurs moyens logistiques s’appauvrir.

Enfin, un atelier de réflexion ayant pour thème « Avancer ensemble pour promouvoir la recherche polaire » a permis d’identifier le besoin d’une collaboration plus étroite entre le CNFRA et APECS-France. Collaboration qui s’inscrit dans les actions prospectives que le CNFRA a identifiées et discutées en même temps que son rapport moral et financier au cours de son Assemblée Générale.

Pour en savoir plus : consulter le programme et le livre des résumés.

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